Lettre trimestrielle 83 - 20/12/2023

Pendant que catholiques, protestants et orthodoxes célébraient l’Avent pour se préparer à accueillir la Nativité du Seigneur Jésus-Christ, Prince de la Paix et Lumière du monde pour celles et ceux qui espèrent en Lui, les juifs du monde entier ont célébré Hanouka, la fête de la Lumière, du 7 au 15 décembre 2023. C’est de cette Lumière dont notre monde a tant besoin. 

Voilà pourquoi je vous propose de réfléchir un peu sur le sens de cette fête. La fête de Hanouka célèbre pendant 8 jours l’inauguration de l’autel restauré dans le temple de Jérusalem, après que les Macabées aient vaincu les envahisseurs grecs. C’est la restauration de la Révélation que symbolise Hanouka, par rapport à la sagesse humaine que symbolise la Grèce.

Hanoukkia est le chandelier dont on allume chaque soir une bougie durant la fête de Hanouka. Il a huit branches, outre une branche particulière, appelée shamash ou shammes (« serviteur »). C’est avec le shamash qu’on allume les autres lumières du chandelier durant huit jours, en mémoire du  miracle de la fiole d’huile, ayant permis aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d’huile à peine suffisante pour une journée.

Quel rapport avec la Menorah qui est un chandelier à sept branches, que nous avons adopté comme symbole des demeures spirituelles des Artisans de Paix ? Tandis que nous nous approchons du solstice d’hiver, la lumière du jour décline, la Lumière de l’Éternel descend allumer les sept bougies de la Menorah qui représente le chemin de notre humanisation et de celle du monde. Tel est le message de Hanouka.

La Hanoukkia nous dit quelque chose d’incroyable : le 8, symbole de l’infini, est tout entier dans le shamash qui allume les autres bougies. Il y a une semence de l’infini dans le monde, qui contient le monde : nous sommes un corps qui vit par l’âme qui est à l’intérieur de lui. La Ménorah a sept branches, mais la Lumière elle-même est déjà le chiffre 8 : la flamme et les branches vivent ensemble, dans une unité plurale qui symbolise celle des Artisans de Paix.

La fête de Hanouka dit au monde qu’il y a un élément réparateur. Elle offre le chiffre 8 à l’humanité tout entière, dans l’ordre du 7. La philosophie est le plafond de l’intelligence humaine. Le secret du 8 est la tension d’amour entre les êtres qui décloisonne ce plafond, donnant à vivre, à dire et à penser du nouveau qui se révèle, à chaque instant de la vie, dans l’aujourd’hui de Dieu.

C’est cette tension d’amour qui nous ouvre  à la Lumière qui répare le monde : nous sommes là pour retrouver l’unité divine dans la pluralité des mondes. Le 8 inaugure cette unité comme horizon eschatologique. C’est cette unité divine dans la pluralité des mondes, qu’annonce Hanouka et que nous célébrons chaque année le dernier dimanche de la semaine de prière des chrétiens pour l’unité, en 2024 le 21 janvier.

La Lumière émane de Dieu, ce que représente le shammes (« serviteur »). L’allumage de la Ménorah se fait de haut en bas avec le « serviteur » : le mouvement de l’homme est d’accompagner cette descente de la Lumière divine en devenant son véhicule. La Ménorah que nous allumons, c’est nous. Chaque artisan de Paix accompagne cette descente de la Lumière au plus profond de la terre, telle une semence qui y produit des racines, tandis que s’étendent ses branches de par le monde.

Que ce mouvement continue et s’intensifie, c’est ce que je souhaite à chacun de nous et à nous tous ensemble, pour le bonheur de tous et la diffusion de la Paix dans le monde, en modestes artisans que nous sommes. Notre travail sera difficile dans un monde qui en a tant besoin ! Nous devrons affiner notre déontologie et la mettre en œuvre sans crainte, pour réaliser notre vocation dans le monde qui vient.

Heureuse Nativité du « Serviteur », Seigneur de nos vies ! Je vous souhaite un joyeux Noël et une année 2024 qui vous apporte la Paix, la Santé et la Joie ! Que la Paix soit en vous, avec vous et autour de vous, tout au long de l’année 2024, et qu’elle rayonne aussi loin que faire se peut, d’autant plus loin que nous aurons su labourer la terre que nous sommes et aider la semence de Paix à s’y enraciner et y produire du fruit.

Paula Kasparian,  
Présidente des Artisans de Paix