EN L’HONNEUR DE LA FETE DU VESAK
Le « Vesak », jour de la pleine lune du mois de mai, est le jour le plus sacré pour des millions de bouddhistes à travers le monde. C’est le Jour du Vesak, il y a 2 500 ans, en 623 avant Jésus Christ, que le Bouddha est né. C’est également le Jour du Vesak que le Bouddha a atteint l’état d’illumination et c’est le Jour du Vesak que le Bouddha est décédé dans sa quatre-vingtième année.
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, par sa résolution 54/115 de 1999, considère que, en célébrant cette Journée, l’Organisation salue la contribution que le bouddhisme, l’une des plus vieilles religions du monde, apporte depuis plus de 2 500 ans et continue d’apporter à la spiritualité de l’humanité.
Le Vesak, principale fête bouddhiste, commémore ainsi la naissance, l’Eveil (Bodhi) et le Parinirvana (décès) du Bouddha Shakyamouni. A cette occasion les diverses communautés bouddhistes réalisent partout dans le monde des cérémonies d’offrandes et de prières en hommage au Bouddha, avec des temps de recueillement et de méditation, la principale offrande étant celle de leur vie renouvelant leur vœu d’atteindre l’Eveil.
Cette année, c’est le samedi 21 mai, 23 heures, qu’à Paris, était pleine lune… L’Union Bouddhiste de France a convié les Artisans de Paix, en la personne de sa présidente, à participer à la Veillée du Vésak à la Grande Pagode du bois de Vincennes et à y exprimer un message lors de la cérémonie d’ouverture, aux cotés de Mr CHEM Idhya, Ambassadeur du Cambodge, de Frère Thierry Marie COURAU, Institut Catholique de Paris, de Mr Brice Deymié, Aumônier National des prisons de la Fédération Protestante de France, et de Mme Catherine Baratti-Elbaz, Maire du 12ème arrondissement.
Ce fut l’occasion pour Artisans de Paix, de partager avec cette assemblée, la communion spirituelle qui caractérise le Mouvement, transcendant les frontières religieuses sans les abolir. Paula Kasparian s’est adressée à cette noble assemblée de moines et de moniales, de croyants bouddhistes, rassemblés ce soir-là à la Grande Pagode de Vincennes, pour lui exprimer le message qui suit, à partir de leur vocation partagée : la Paix annoncée par nos religions, malmenée par la folie des hommes.
Les Artisans de Paix ne s’engagent-ils pas dans une voie de croissance en humanité, une voie de sanctification pour certains, une voie de libération pour tous, ce qui est le but de toutes les religions ? Ils s’y engagent en s’appuyant les uns sur les autres, avec la diversité des traditions religieuses représentées parmi eux, ce qui les spécifie.
Sur ce chemin d’interdépendance, ils réalisent leur unité polyphonique. Ils parlent de « l’unité plurale des Artisans de Paix », le Respect étant le lieu premier et indépassable de leur rencontre : qu’il s’agisse du Respect de la Réalité Ultime, Dieu pour certains, ou du frère.
C’est ainsi qu’ils avancent sur une ligne de crête où il ne s’agit ni d’exclure, ni d’inclure, ni de relativiser le message des autres traditions.
Ils adoptent cette triple règle fondée sur le Respect : s’orienter vers l’Origine et la Finalité de la Vie ; vivre à la frontière de soi-même et d’autrui ; occuper chacun, chacune, la place unique qui est la sienne.
D’où vient alors ce miracle, qu’avec cette triple attitude, se donne à sentir dans le fin fond de l’âme, plus intérieure à elle-même qu’elle-même, plus extérieure que toute extériorité, la Racine du Souffle qui alimente nos souffles ? Ce lieu-dit du « Toucher de l’Esprit » qui rend possible l’interreligieux ? Ce lieu-dit aussi du « Toucher de la Paix » qui fait de nous des frères ? Ce lieu-dit encore de la Nativité du Verbe se communiquant dans l’intimité de la chair, au fin fond de l’âme de celui ou celle qui consent à l’écouter ?…
Dans la perspective christique, c’est le miracle marial de la grotte de Bethléem qui devient le ciel, pour nous, aujourd’hui ! Ce miracle de la Nativité du Verbe se communiquant dans l’intimité de la chair se révèle à tous ceux qui, comme les bergers, font silence et entendent l’ange de l’annonciation, les guider vers la Lumière. Ce miracle se révèle aussi à ceux qui, comme les rois mages, étudient le ciel et de questionnement en questionnement, finissent par voir l’Etoile de la guidance, celle de la Connaissance qui est Amour.
Bonne route à chacune et chacun d’entre vous, guidé(e) par l’ange annonciateur ou par le questionnement en quête de l’étoile de la guidance. Nous ne savons pas où ils nous conduisent, mais nous y allons en confiance, en nous appuyant les uns sur les autres, dans la conscience de cette interdépendance qui fait de nous des frères et des sœurs.
Frères et sœurs, puisse l’année qui commence avec la fête du Vésak, nous trouver les uns et les autres, les uns avec les autres, les uns pour les autres, fidèles à nos vocations respectives. Entrons ensemble dans la joie à laquelle la fête d’aujourd’hui nous invite, la joie des Artisans de Paix !
Saint François d’Assise compare les serviteurs de Dieu à des jongleurs qui ont pour mission d’élever les cœurs des hommes et de les émouvoir de la joie spirituelle, afin que là où est la haine, vienne l’amour, là où est la guerre, vienne la paix…
Telle est la mission à laquelle nous sommes tous appelés en conjuguant les énergies cosmiques et les énergies christiques qui nous traversent dans nos chemins spirituels respectifs.
Paula Kasparian,
Présidente des Artisans de Paix