Cette année 2005 a commencé par une grande catastrophe naturelle, le tsunami du Nouvel An. Elle a vu ensuite s’enchaîner attentats-suicides, guerres civiles, famines et tremblements de terre, les uns et les autres frappant indistinctement hommes et femmes, enfants et vieillards de toutes races et confessions, en Europe, dans les Amériques, en Asie et en Afrique. Et pour couronner ce cortège de catastrophes naturelles et de violences humaines, la fin du Ramadan se caractérise par l’appel du chef de l’état iranien à “rayer Israel de la carte”. Bien d’autres avant lui, de Pharaon à Hitler, ont eu le même dessein et pourtant le ”peuple d’Israel vit”.
Il appartient à nos frères musulmans de ramener à la raison et à l’Islam authentique leurs frères dévoyés.
En ces mois d’octobre et de novembre où nos trois familles sprituelles fêtent chacune selon sa tradition le Pardon, la Réconciliation, la Vie, la Joie de se retrouver entre proches et amis, la Foi en la miséricorde du Très Haut, il est important de souligner ces traits communs qui nous unissent et qui font de chacun de nous le “gardien de son prochain”. Les élans de solidarité et d’entr’aide qui se manifestent à chaque grande catastrophe naturelle témoignent que les hommes se sentent en effet solidaires et unis quand les calamités naturelles les frappent. Ils désavouent par ces actes de fraternité tous ceux qui appellent au meurtre au nom d’une religion qu’ils trahissent car ils lui substituent un enseignement du mépris, de la haine et de la mort à sa Loi d’amour, de respect de l’autre et de foi en la vie.
Au-delà de cette prise de conscience de tout ce qui rapproche les croyants et qu’il faut hautement affirmer en toute circonstance face à une une presse et des médias qui se plaisent à attiser et exacerber les différences, il convient d’approfondir et d’améliorer notre connaissance les uns des autres. C’est le but du programme 2005-2006 d’Artisans de Paix qui entre dans sa deuxième année. Dans le cadre d’une réflexion sur les Religions et la Mondialisation, nous nous demandons: “Comment habiter le monde en moderne et en croyant?”. Ce programme est organisé en collaboration avec le Centre de Recherches pour la Paix de l’Institut Catholique de Paris.
Le programme de travail s’articule autour de trois thèmes :
– Religions et évolution de la pensée scientifique;
– Religions et développment durable;
– Religions et élaboration d’une culture de la paix.
Chaque thème est traité au cours de trois séances de travail approfondies animées par des scientifiques venant des sciences de la nature, des sciences de la vie et des sciences de l’homme et de la société et appartenant à l’une de nos trois familles spirituelles. La première séance de travail sur chacun des trois thèmes s’est tenue pendant le premier semestre de 2005.
La quatrième séance se tiendra le lundi 21 novembre 2005, de 17h.00 à 20h.30 à l’Institut Catholique, Salle B01, 21, rue d’Assas 75006 Paris (métros: St.Placide, Rennes). Elle portera sur le thème:
“Sur les chemins qui conduisent aux sciences, quelle est la part des religions monothésistes”
et sera animée par:
– Elie BERNARD-WEIL, Professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière
– Jean-François MATTEI, Professeur de philosophie à l’université de Nice-Sophia Antipolis
– Ghaleb BENCHEIKH, Dr. ès Sciences (physique), Président du Congrès Mondial des Religions pour la Paix (WCRP) et responsable de l’émission sur l’Islam à Antenne 2.
Les séances suivantes se tiendront les 19 janvier, 21 février, 28 mars, 25 avril et 16 mai 2006, toujours à l’Institut Catholique de Paris, de 17h.00 à 20h.30. Une participation aux frais est demandée à chaque séance correspondant aux dépenses de secrétariat et de reprographie des textes. Le programme détaillée de ces séances est joint au présent envoi.
Enfin, l’Assemblée Générale de notre Association se tiendra début décembre. Vous recevrez la convocation et l’ordre du jour par un prochain courrier. Tous les membres à jour de leur cotisation pour 2005 peuvent y prendre part et sont vivement invités à leur faire.
Dans le monde où nous vivons caractérisé par la division, la crainte, le mépris ou la haine de de l’”Etranger” qui vit parmi nous, il est essentiel que notre Association affirme haut et fort que le conflit inter-culturel n’est pas inévitable, que les différences qui nous distinguent sont source d’enrichissement, non d’appauvrissement, qu’en apprenant à mieux nous connaître à travers notre diversité, nous construisons un monde où non seulement il y aura moins de chômage, moins de pauvreté et de misère, mais surtout où il y aura plus de fraternité et plus de joie et le bonheur de vivre ensemble.
Il ne faut pas attendre d’être frappé par une catastrophe naturelle pour secourir son voisin. C’est tous les jours qu’il faut être attentif à l’autre et lui donner d’abord une poignée de main, une parole, un sourire. Et même si la route sera longue, c’est par un effort sans relâche de fraternité que les racines du terrorisme seront enfin extirpées.
Edmond LISLE, Président