Séminaire spécialisé de recherche AIDOP / Artisans de Paix : Spiritualité de l’Interreligieux pour la Paix. Direction Paula Kasparian (programme N°4 d’AIDOP : «Pardon réconciliation, justice»), sur INSCRIPTION et homologation nécessaires.
Avec Dr Paula Kasparian, Jean-Paul Durand, Arlette Fontan, Gabriel Haggaï, Hajj Abdel Hafid Benchouk, Claire Garnier-Tardieu.
2ème séance.
Date : 7/10/2012
Heure : 15:00 - 20:00
Lieu : Couvent St-Jacques - Salle Sertillanges
Adresse : 20, rue des Tanneries 75013 Paris
Séminaire spécialisé de recherche AIDOP / Artisans de Paix : Spiritualité de l’interreligieux, comment en rendre compte au service de la paix ?
Direction Paula Kasparian (programme N°4 d’AIDOP : «Pardon réconciliation, justice»), sur INSCRIPTION et homologation nécessaires.
Il s’agit, en séminaire universitaire interculturel et interreligieux, de favoriser une rencontre suivie entre mystiques et éthiques en matière de polémologie, dimensions rémanentes.
Contexte d’organisation :
Proposition d’AIDOP en coopération avec Artisans de Paix :
Séminaire spécialisé AIDOP “Spiritualité de l’interreligieux”,
dans le cadre du Pôle “Dialogue interreligieux”, dirigé par M. Pierre Barçon, Ancien Haut fonctionnaire français,
dans le cadre du Programme 4 de recherche et de formation d’AIDOP : “Pardon, réconciliation, justice”,
programme dont le Directeur exécutif est le Pr Emmanuel Tawil (Professeur à l’Institut catholique de Paris et Maître de Conférence à l’Université Panthéon Assas Paris II),
Chargée de mission AIDOP pour le suivi de ce programme 4, Mme Paula Kasparian, Présidente d’Artisans de Paix.
Rappel :
La 1° séance de ce séminaire a eu lieu le Dimanche 3 juin 2012, avec une quarantaine de participants, de 15h à 21h30. Elle portait sur la méthodologie et avait pour objet l’ouverture de cette confrontation entre mystiques et éthiques.
Thème des travaux ainsi ouverts en 1° séance : Conditions d’émergence d’une spiritualité de l’interreligieux. La part du féminin.
ENTENDRE L’APPEL A DEMEURER A LA RACINE DU SOUFFLE
Au cours de notre première séance du 3 juin 2012, une perspective a été posée, dense et vaste, qui sera explorée et débattue au fil de nos rencontres. Lors de notre deuxième séance, nous nous devons d’explorer et de mettre en débats la Première proposition de ce séminaire : l’appel à « Demeurer à la Racine du Souffle » qui caractérise la spiritualité des Artisans de Paix, aux carrefours de la nécessité et de la grâce, des puissances en présence et de ce que les puissances ne peuvent se donner seules à elles-mêmes : la Paix.
Pour ce faire, nous avons invité quatre intervenants et quatre seulement, choisis tant pour leurs qualités personnelles que pour la pertinence de leurs recherches dans les quatre grandes traditions religieuses représentées parmi nous à ce jour, dans le cheminement « Artisans de Paix ». Nous leur demandons de parler chacun, 30 à 40 minutes maximum, le reste du temps étant consacré aux débats (une heure au total par tradition, intervention + questions), avec des intermèdes musicaux et contés de Mme Rose BACOT munie de sa clarinette Klezmer.
Mme Arlette FONTAN, Docteur en philosophie (Sorbonne Paris IV), Professeur à l’Institut Catholique de Toulouse, Co-fondatrice de l’I.S.T.R. (Institut de Sciences et Théologies des Religions) de Toulouse, ouvrira la séance. Elle est la sœur de Jacques Vidal, franciscain, qui participa à l’ouverture de l’Eglise catholique vis-à-vis des religions non chrétiennes après Vatican II. Docteur en philosophie de l’université de Louvain, Co-fondateur de l’I.S.T.R. de Paris sur initiative du cardinal jésuite Jean Daniélou, Coordinateur du Dictionnaire des Religions dont la direction de publication a été assurée par le cardinal Paul Poupard, Jacques Vidal est un grand penseur du symbole. Il se reconnaîtrait certainement dans le Logo choisi cette année par les Artisans de Paix : le Labyrinthe de l’âme en marche vers son Centre. Sa sœur nous le confirme. Mme Arlette Fontan a participé à la transcription de la retraite que donna son frère au Carmel d’Avignon quelques mois avant sa mort en 1987. Elle considère cette retraite comme son testament spirituel. D’une manière non voulue, purement gracieuse, ce testament prend corps parmi les Artisans de Paix.
Nous demanderons ensuite au Rabbin Gabriel HAGGAI comment il entend cette proposition de « Demeurer à la Racine du Souffle » dans sa propre tradition. Juif orthodoxe de tradition séfarade, formé à Jérusalem pendant 15 ans, initié dans une lignée mystique intérieure à sa tradition, il a été rabbin de communauté dans des synagogues à Jérusalem (10 ans) et à Boston (3 ans), ainsi qu’ enseignant dans un collège rabbinique orthodoxe à Jérusalem – puis co-principal de ce même collège – pendant 10 ans. Il est actuellement enseignant-chercheur à l’EPHE (École Pratique des Hautes Études) en collaboration avec l’IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes), comme paléographe-codicologue – spécialiste des vieilles écritures (en hébreu) et des manuscrits hébraïques (surtout médiévaux et de la Méditerranée) –, linguiste (langues sémitiques) et philologue. Il a fondé un groupe judéo-musulman de musique orientale , où l’on chante en arabe et en hébreu, appelé « la Rose et l’Olivier ».
Puis nous demanderons à Hajj Abdel Hafid BENCHOUK, muqaddam (responsable) de la Zawiya Naqshbandiya, comment cette proposition de « Demeurer à la Racine du Souffle » fait sens pour lui. La Tariqa Naqshbandiya est l’une des quatre principales confréries soufies. Elle tire son nom de Khwaja Shâh Bahâ’uddîn Naqshband considéré comme son maître, bien qu’il ne l’ait pas fondée. Abû Ya’qûb Yûsuf al-Hamadânî, né en 1140, et ‘Abd al-Khâliq al-Ghujdawânî, né en 1179, sont les fondateurs des principes de cette voie soufie. Cette voie tire sa chaîne initiatique (silsila) la reliant à Mahomet, de Abou Bakr Siddiq. Mahomet a dit au sujet d’Abou Bakr dans une tradition rapportée par l’Imam Suyuti in al-hawi li-l-Fatawa : « Tout ce que Dieu a mis dans ma poitrine je l’ai mis dans le cœur d’Abou Bakr ». Selon les maîtres Soufi Naqshbandi, cet héritage spirituel a été transmis à Abou Bakr de cœur à cœur lorsque les deux amis étaient cachés dans la grotte durant l’Hégire. Là, indique le Coran (Sourate 9 v. 40), descendit sur eux la Sakîna. L’initiation (bay’a) de Abu Bakr s’est faite par la récitation par 3 fois de Allahou Allahou Allahou Haqq (Dieu est Vérité).
Nous interrogerons enfin Mme Claire GARNIER-TARDIEU, sur le sens de cette proposition de « Demeurer à la Racine du Souffle » dans la tradition bouddhique qui est la sienne. Poétesse et Ecrivaine, Professeur des Universités en didactique des langues à la Sorbonne nouvelle, Docteur d’État ès lettres et sciences humaines, Mme Claire GARNIER-TARDIEU pratique le Sutra du Lotus depuis de nombreuses années. « Le Sûtra du Lotus » ou plus complètement « le Sûtra du Lotus de la merveilleuse loi », en japonais Myôhôrengekyô, est, par excellence, le grand texte bouddhiste de l’Extrême-Orient. Il doit sa fortune à la traduction en chinois de Kumârajîva composée en l’an 406 de notre ère ainsi qu’à son style particulier où abondent paraboles et histoires merveilleuses. L’ouvrage – qui relève de la littérature du Grand Véhicule – expose, entre autres, la doctrine du « Véhicule unique » et la possibilité pour tous les êtres quels qu’ils soient d’atteindre l’éveil. En Chine, l’école Tientai, encore dénommée École du Lotus, fondée par Zhiyi (538-597) en fit son texte fondateur le considérant comme l’enseignement ultime du Bouddha. Le courant du Lotus a été revivifié par le moine Nichiren au 13è siècle au Japon.
Ces communications se feront en présence du Professeur Jean-Paul DURAND op qui participera aux débats, en interrogeant les intervenants sur la pertinence de leurs perspectives au service de la paix : la paix intérieure, certes, mais une paix intérieure dont la visibilité est appelée à se manifester par un appel à la paix entre les nations. Professeur à la Faculté de Droit canonique de l’Institut Catholique de Paris, Doyen honoraire, Directeur d’Yves de Chartres (pour le 3ème cycle), M Jean-Paul DURAND op est Fondateur d’AIDOP, co-Directeur des études de ERASMUS-GRATIANUS (ICP/Paris Sud-XI). Ancien directeur de la RETM (Cerf).
Introduction et coordination : Mme Paula KASPARIAN. D’une façon non voulue et non sue au départ, les Artisans de Paix se trouvent par pur événement gracieux, en communion avec le Testament spirituel de Jacques Vidal. Ce Testament fait reposer le ternaire du Dialogue interreligieux du Salut, du Sens et de l’Action, sur la base du premier, selon Jacques Vidal. Le Dialogue du Salut s’opère par excellence dans la prière. Dans la prière, le dialogue cesse-t-il pour un temps d’être un dialogue du sens, comme il le fut à la Conférence Mondiale des religions de Kyoto ? Cesse-t-il également pour un moment d’être un dialogue de l’action, comme il l’est dans les comités éthiques ? Il est un dialogue du salut qui ne s’achève que lorsque la Réalité Ultime (Dieu pour certains) choisit de combler la prière.
Un dialogue du salut :
Ce dialogue du salut est le laboratoire des transfigurations de notre désir et par là même, du monde. Il constitue la base sur laquelle les Artisans de Paix sont invités à se poser, à réfléchir et à agir, espérant élaborer ainsi une culture de la paix en actes, mettant en œuvre des alliances (cosmiques, humaines, divines). Les hommes et les femmes religieux(ses), les scientifiques, les artistes et les responsables politiques qui le veulent bien, en se rassemblant pour prier chacun selon son génie propre et celui de ses traditions spécifiques, manifestent au monde visiblement, ce qu’est une réalité invisible vivante, à savoir qu’ils se préparent à célébrer une forme d’alliance qui sera une expérience d’unité. La Réalité Ultime que certains appellent Dieu, parle dans l’univers, sans bruit de mots, secrètement au fond du cœur, au point de naissance du souffle, avec un principe de lumière qui éclaire l’âme.
Docteur ès lettres et sciences humaines en philosophie, Docteur ès sciences économiques en épistémologie et histoire de la pensée, Présidente des Artisans de Paix, Mme Paula Kasparian est Chargée du suivi du Programme de recherche et de formation N°4 d’AIDOP « Pardon, réconciliation, justice », ainsi que Présidente du Séminaire spécialisé de recherche et de formation AIDOP “Spiritualité de l’interreligieux” (Artisans de Paix). www.aidop.org
Documents à télécharger :
◊ Programme détaillé du séminaire
◊ Méthode et Appel des Artisans de Paix – Paula Kasparian
◊ A la racine du souffle, intervention pour le bouddhisme – Claire Tardieu
◊ La Respiration Consciente – Hajj Abdel Hafid Benchouk
◊ Notes de séance : Patrick Vincienne
Poème Soufi lu par Abd Al Hafid
L’INTELLECT
de Cheikh Ahmad al-‘Alawi
Traduit Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings)
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Dans la lune de l’obscurité brille la lumière du soleil.
Je suis de ses branches et il est ma racine.
Nos intelligences, de l’amour enivré,
Nous feraient croire fous, pourtant fous nous ne sommes.
***
Tu nous vois parmi les hommes
mais nous ne sommes pas ce que tu vois,
Car, par-delà les cimes les plus hautes, resplendissent nos esprits.
Une intelligence nous est propre, joyau sans défaut
***
D’une beauté incomparable, qui ne perçoit que Dieu.
Ne serait-ce qu’une lueur, c’est le lien qui relie.
! Gens, vous êtes les bienvenus
les élus de votre seigneur, les œuvres de son art,
***
Créés parfaits pour lui, Il vous favorisa en dévoilant pour vous
La lumière de Sa face. Quelle gratitude peut rendre grâce !
De l’infini ? Ayez pourtant toute la gratitude dont vous êtes capables
Pour lui qui a daigné accorder ce qui n’a pas de prix.
***
Exultez alors sur le Trône et sur la Terre
Car vous êtes de Dieu les serviteurs, les seuls.
Les corps de poussière en vous sont vivifiés
Car vous êtes l’Esprit de Dieu qui pénétra Adam,
***
Le souffle de Gabriel sur Marie
Dansez donc dans l’extase, la fierté et la joie
En laissant s’étaler en traîne derrière vous
la robe de gloire qui est votre partage.